Entrevue avec Thomas Hecquet

Portrait thomas hecquet

 

Bonjour Thomas, dans un premier temps peux-tu te présenter aux personnes qui vont lire cet entretien. Peux-tu nous raconter ton cursus rugbystique, depuis quand tu pratiques la discipline et dans quelle catégorie tu officies actuellement au sein de l’US Carcassonne ? 

 

Thomas Hecquet : Bonjour, je m’appelle Thomas Hecquet, j’ai 20 ans et je vais en avoir 21 au mois de décembre. Je suis originaire d’Arras, une ville du nord de la France. J’ai la particularité d’avoir débuté le rugby sur le tard, la faute au ballon rond. En effet, j’ai pratiqué le football durant de longues années, 10 ans pour être précis, avant de débuter le rugby à l’âge de 14 ans. Depuis très jeune, j’avais pour ambition de basculer professionnel au football mais je n’ai pas eu cette opportunité là. Issu d’une famille « branchée rugby », puisque mes deux frères ont joué à Arras, la transition a été toute trouvée pour moi. Dans un premier temps j’ai porté durant deux saisons le maillot d’Arras, avant de rejoindre Lille également pour deux saisons et depuis 2016 je porte les couleurs de l’US Carcassonne. Je suis un sportif dans l’âme et je tiens à remercier mes parents et ma petite amie qui croient en moi et qui me donnent l’opportunité de tenter l’aventure dans le sport de haut-niveau. Cela fait maintenant 6 ans que je pratique le rugby et j’attaque ma 7ème saison.

 

Durant la préparation estivale tu participes au Pro Seven, qui s’est tenu à Perpignan avec le groupe Espoirs de l’US Carcassonne, puis ensuite tout va très vite pour toi. Dans un premier temps le pôle France à VII te contacte, puis récemment l’équipe de France vient d’en faire de même, raconte nous ce début de saison fou que tu es entrain de vivre. 

 

Thomas Hecquet : En effet, dans le cadre de notre préparation physique estivale l’US Carcassonne a été conviée à participer durant deux jours au tournoi de Pro Seven à Perpignan. Cet événement émane de la FFR qui souhaite faire émerger le rugby à VII en France. Malgré une préparation quelque peu écourtée sur la discipline VII à proprement parler, on se déplace (le groupe Espoirs de l’USC) avec des joueurs de qualités et qui disposent de « cannes » comme on dit dans le jargon. Le tournoi se passe plutôt bien pour nous. Même si le premier jour on ne peut pas jouer les premiers rôles, la qualification pour la deuxième phase à Narbonne est toujours possible. Il se trouve que le tournoi était retransmis en direct sur le site internet de la Fédération Française de Rugby et lors du deuxième jour, le groupe est prévenu de la venue de plusieurs recruteurs pour observer certaines forces en présence. J’entends des « bruits de couloirs » comme quoi mon profil intéresse. Malgré cet intérêt à mon égard, je fais abstraction de la pression et je tâche de jouer comme je sais le faire. Il se trouve qu’on ne parvient pas à se qualifier pour la deuxième phase mais qu’à l’issue de cette deuxième journée, les recruteurs m’ont proposé d’intégrer le pôle Espoirs à VII.

 

En tant que jeune joueur, comment as-tu vécu cette sélection en pôle Espoirs et plus récemment ta sélection pour participer à un stage avec l’équipe de France à VII ?

 

Thomas Hecquet : Comme on peut l’imaginer, j’ai eu beaucoup de pression, d’appréhension et d’intimidation à l’idée d’intégrer le pôle france. En début de saison jamais je n’aurais pensé intégrer le pôle. Courant septembre, je réalise un premier stage à Marcoussis et les coachs ont apprécié mes qualités et mon investissement à l’entraînement. Ils se sont concertés et ont pris la décision de me tester à un niveau supérieur en m’offrant la possibilité d’intégrer durant toute cette semaine l’élite française du rugby à VII. Une fois encore j’ai eu la pression à l’idée de côtoyer des grands noms du rugby à VII comme Lakafia ou encore Laugel. Malgré tout, mon intégration s’est bien passée, ils ont été cool avec moi tant au niveau de l’intégration que de l’ambiance. La difficulté pour moi a été de m’adapter aux subtilités du VII. C’est une discipline qui va très vite et dans laquelle il y a beaucoup de rythme alors oui, il y a un temps d’adaptation.

 

En parlant de qualités, quelles sont celles qu’il faut posséder pour exceller dans la discipline ?

 

Thomas Hecquet : Les appuis et la vitesse font la différence. Au XV, mon point fort est la vitesse et je me rends compte qu’au VII, je suis au même niveau que tout le monde en fait. Je risque même d’être limite dans les échelles sur certains postes, c’est un peu compliqué à gérer mais ça reste une expérience très enrichissante. Autre point important, la vision du jeu, il faut toujours regarder devant soit et ne pas trop se resserrer. C’est difficile à assimiler que par habitude avec le XV je cherche toujours à jouer autour des trucks. Donc machinalement j’ai tendance à me serrer alors que la clé du VII demeure l’utilisation de toute la largueur du terrain.

 

Concernant Marcoussis, j’imagine que c’est un rêve qui se réalise pour toi ? 

 

Thomas Hecquet : Quand on parle du rugby, le mot Marcoussis n’est pas loin. On en entend souvent parler à la télévision ou dans diverses émissions alors forcément ça donne envie d’y être. Les infrastructures sont incroyables, tout est mis en place pour optimiser nos performances. Les prestations extra-sportive sont parfaites, entre la piscine, les kinés, les bains de récupération, les terrains et la salle de musculation, on ne peut que s’améliorer.

 

Tu risques de connaître une saison riche en émotions, comment va se passer ce jonglage entre le XV à l’US Carcassonne et le VII. Comment gérer au mieux ces deux disciplines et surtout les transitions se passent-elles biens ? 

 

Thomas Hecquet : Déjà il faut le dire, j’ai la chance d’avoir un club qui m’offre la possibilité de vivre cette expérience là, certains clubs bloquent leurs joueurs mais ce n’est pas le cas ici. Sur ce point, je tiens à remercier Momo Ben bouhout, Mehadji Tidjini et Jerôme Brunemer. Ce sont deux mondes différents, il faut que j’arrive à dissocier les deux et donner le meilleur de moi-même afin de ne pas décevoir dans les deux catégories.  A Carcassonne, j’occupe le poste d’ailier tandis qu’au VII, j’officie au poste de 4 ou 9 ce sont des postes distincts et j’arrive à bien les assimiler et les différencier le moment venu. Dès la semaine prochaine, je suis de retour aux affaires avec l’USC et je souhaite donner le meilleur de moi-même pour l’équipe. Le groupe a deux grosses échéances à venir avec la Rochelle puis le Stade Français. A titre personnel, j’espère être prêt pour pouvoir postuler à une place dans le groupe pour affronter le Stade Français et pourquoi pas dès aujourd’hui face à la Rochelle.

 

Pour conclure que peut-on te souhaiter à titre personnel autant au pôle France qu’avec l’US Carcassonne ? 

 

Thomas Hecquet : Déjà par rapport à Carcassonne je vais tout faire pour m’entraîner avec le groupe professionnel. J’ai déjà eu cette opportunité auparavant et je souhaite y regouter dès que possible. Je souhaite de tout coeur réaliser une belle saison avec les Espoirs. Le groupe est très soudé, on s’entraîne comme il faut. On est déterminé, il y a l’envie mais les résultats ne suivent pas pour le moment. Maintenant, il nous manque une petite victoire pour lancer cette saison. Pour le moment, les scores sont sévères vu l’investissement fourni sur la pelouse. Après à VII, je souhaite enchaîner un maximum de tournois avec le pôle France et pourquoi pas avec les pros. Pour le reste on verra, j’ai un an pour donner le meilleur de moi-même dans les deux disciplines.